1918... les dernières offensives des belligérants, les derniers sacrifices des soldats et des civils, la victoire de la France et de ses alliés, la défaite et l'effondrement des empires...

1918... une année décisive après quatre ans de guerre et de souffrance qui se terminent par un lourd bilan de sang et de larmes.

1918... il y a un siècle, le 11 novembre, se terminait le premier grand conflit mondial.

Cette exposition spécialement conçue dans le cadre du centième anniversaire de la Première Guerre mondiale dresse un tableau complet, abondamment illustré et accessible à tous, de la situation en 1918.


 

Mardi 13 novembre à 18h, espace Desfriches

Conférence  "Un musicien israélite mort pour la France, Fernand Halphen (1872-1917)".

par Laure Schnapper, musicologue, professeure à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et présidente de l'Institut Européen des Musiques Juives (IEMJ)

Mort pour la France à l'âge de 45 ans des suites d'une maladie contractée aux armées, Halphen est surtout connu par le portrait que ses parents commandèrent à Renoir en 1880, aujourd'hui au Musée d’Orsay. Issu de la grande bourgeoisie israélite, Halphen étudia le violon et décida très jeune de devenir compositeur. Fauré le prépara à entrer au Conservatoire, où, dans la classe de Massenet, il côtoya notamment Reynaldo, Hahn, avant d'obtenir, en 1896, le second Prix de Rome. Son langage musical, élégant et sensible, est caractéristique de la musique française au tournant du siècle. Outre une Sonate pour piano et violon, créée en 1900 et quelques autres pièces instrumentales, on lui doit une centaine de mélodies ainsi que Le Cor fleuri, féérie lyrique créée à l'Opéra-Comique en 1904, ainsi que quelques pièces pour la synagogue.

 

suivie d'un concert ...

Concert  "Des compositeurs juifs par delà les tranchées" à 20h30.

avec Daniel Benzakoun (piano), Alexandre Brussilovsky (violon) et Rémi Yulzari (contrebasse), proposé par le Cercil-Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv et la ville d'Orléans.

Ce sujet pose plusieurs questions : l’identité des Juifs pendant ce conflit (entre judaïsme et patriotisme) et sa traduction en musique ? Pourquoi se battre contre des coreligionnaires (par exemple, les français juifs contre les allemands juifs) ne posait-il aucun problème ? Quelle est la place de l’antisémitisme pendant la Grande Guerre ? Par quelle ironie du sort les mêmes Juifs patriotes qui n’ont pas hésité à risquer leurs vies pour la France se sont-ils retrouvés quelques années plus tard trahis par le vainqueur de Verdun ?

En partenariat avec la ville d’Orléans, le Cercil.

Les conservatoires d’Olivet et d’Orléans ont eux aussi souhaité découvrir les œuvres de ceux qui sont morts durant cette guerre (comme Georges-Lazare Bloch, Fernand Halphen), ceux qui ont été durablement marqués par la violence des batailles (comme Darius Milhaud) ou qui ont combattu et ont été persécutés durant la Shoah (comme Arnold Schönberg ou Ralf Erwin) ou encore, ceux qui ont été assassinés (comme Erwin Schulhoff, Viktor Ullmann).